vendredi 9 octobre 2009

Corse Matin 6 juillet 2009

Demande d'annulation du PLU de Sartène au tribunal administratif

Les associations Garde et U Levante viennent de déposer une requête au tribunal administratif de Bastia en vue d'obtenir l'annulation du Plan local d'urbanisme de la commune de Sartene.

Selon ces mêmes associations, ce PLU vise en effet, « en violation de la loi Littoral, à développer l'urbanisation de manière massive par la création de zones AU, tant sur la zone littorale de Tizzano, à l'intérieur des espaces proches du rivage, que plus à l'intérieur des terres. Roccapina n'est pas épargné ».

Cartes à l'appui, les associations relèvent que sont ainsi créées, sur Tizzano/Barcaghju/Tralicettu, une vingtaine de zones à urbaniser, d'une superficie totale d'environ 250 hectares, outre de très nombreuses zones U qui recouvrent, pour la plupart, des espaces d'urbanisation très diffuse, voire des espaces naturels exempts de toute forme d'urbanisation.

Les défenseurs de l'environnement ajoutent : « De surcroît, ces nouvelles zones urbanisées ou à urbaniser empiètent de manière importante sur des espaces à vocation agricole tandis que les règlements de zones du PLU permettent une urbanisation très dense de ces espaces ».

Enfin, le Garde et U levante estiment que la superficie des espaces boisés classés a été significativement réduite, « sans que le conseil des sites n'ait donné son avis, avis pourtant obligatoire ». Selon elles, certaines irrégularités avaient même été relevées par les services de l'État : « Alors qu'il avait adressé au maire un recours gracieux dénonçant les nombreuses illégalités du PLU, le sous-préfet n'a, hélas, pas jugé opportun de signer le recours contentieux pourtant préparé par les services de la DDE ».

Modification et révision partielle

Tous ces arguments sont réfutés par le maire Paul Quilichini. Ce dernier estime en effet que le PLU a été adopté légalement, en collaboration étroite avec tous les services de l'État et avec les associations de défense de l'environnement présentes sur la commune.

Et de préciser : « Sur les 33 km de côtes de la commune, 1,5 km seulement sont touchés par l'urbanisation existante ou à développer. De plus, nous avons respecté scrupuleusement les décisions du conseil des sites. »

Paul Quilichini ajoute que le PLU n'est pas un document figé et qu'une modification et une révision partielle doivent être votées en conseil municipal. Et ce, à la demande de l'État. Il affirme aussi que les services de la DDE n'ont jamais préparé de recours contentieux.

Paul Quilichini entend néanmoins rester ouvert au dialogue : « La porte de la mairie a toujours été ouverte et le restera pour les vrais défenseurs de l'environnement et même pour certains pseudo-défenseurs qui possèdent des maisons les pieds dans l'eau sur d'autres communes. Pour ma part, dans le domaine de l'environnement et de l'agriculture, je ne pense pas avoir de leçon à recevoir. Mais, tout le monde peut se tromper et le dialogue reste ouvert ».

Des propos que le maire de Sartène conclut en faisant observer que « la nature seule ne peut se passer d'un des éléments essentiels qui la compose et que l'on appelle l'Homme ».

Pierre Ciabrini

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